La fidaxomicine, nouvel antibiotique prometteur contre le Clostridium difficile

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Le Clostridium difficile est une bactérie certes moins connue que le staphylocoque doré ou l’Escherichia Coli, mais qui provoque pourtant des infections intestinales redoutables et et de plus en plus difficiles à vaincre. Cependant, un nouvel antibiotique, la fidaxomicine, semble aussi efficace que ceux actuellement utilisés, et pourrait surtout permettre de diminuer de près de 50 % les récidives, malheureusement fréquentes.

Une infection de plus en plus fréquente en milieu hospitalierClostridium difficile survit dans la nature sous forme de spores, retrouvés en particulier dans le sol et les hôpitaux. Cette bactérie fait également partie de la flore intestinale normale des humains. C’est une des premières causes d’

infections nosocomiales (survenant en milieu médical) dans les pays occidentaux, et elle est en augmentation depuis quelques années, ce qui inquiète le corps médical et les autorités de santé.L’infection survient en général sous antibiotiques, prescrits pour une autre raison : ces antibiotiques vont déséquilibrer la flore intestinale, et la bactérie Clostridium difficile va alors se multiplier, libérant une toxine qui va provoquer une infection intestinale. Cliniquement, cela se traduit par une sorte de gastro-entérite intense : diarrhée liquide abondante, fièvre et douleurs abdominales. Principale caractéristique de cette infection ? La constitution de membranes, ou pseudomembranes, qui tapissent les intestins (visualisation par une coloscopie), d’où le nom donné à cette infection : la

colite pseudomembraneuse (également possible avec d’autres bactéries, mais plus rarement).Des complications sévères possiblesL’infection peut se compliquer d’un choc infectieux ou d’une dilatation excessive du côlon (

mégacôlon toxique, une urgence chirurgicale), ce qui peut aboutir dans un certain nombre de cas à un décès.Certes, deux antibiotiques sont actuellement encore efficaces –

métrodinazole,

vancomycine – et parviennent à faire régresser l’infection, mais malheureusement des résistances apparaissent. De plus, leur utilisation expose dans au moins un quart des cas à des récidives, tout aussi dangereuses. En conséquence, de nombreuses équipes travaillent à la mise au point d’un nouveau traitement plus efficace, voire d’un vaccin. Un nouvel antibiotique prometteur

Selon les résultats d’une étude publiée ce jour dans la revue New England Journal of Medicine, un nouvel antibiotique, la Fidaxomicine (antibiotique macrocyclique fabriqué par le laboratoire américain Optimer Pharmaceuticals) diminue de 45 % le taux de récidive de l’infection à Clostridum difficile.
Pour en arriver à ce résultat, Thomas J. Louie et son équipe ont administré ce médicament ou de la vancomycine à 548 patients présentant une infection déclarée (détection de la toxine bactérienne).
Sur la guérison de l’infection, les résultats étaient comparables, avec 88,2 % de patients guéris avec la fidaxomicine et 85,8 % avec la vancomycine. Par contre le taux de récidive a donc été nettement plus faible dans le groupe fidaxomicine (15,4 % vs 25,3 %, soit une baisse de 45 % du risque). Par ailleurs, ce médicament n’a pas provoqué davantage d’effets secondaires. Son mode d’action lui permettrait d’épargner la flore intestinale, ce qui diminuerait le risque de récidive de l’infection.L’utilisation future de cet antibiotique pourrait donc permettre d’endiguer la multiplication actuelle des cas d’infections à Clostridium difficile, ce qui représenterait une nouvelle avancée significative dans la lutte contre les infections nosocomiales. Jean-Philippe RivièreSource : “Fidaxomicin versus Vancomycin for Clostridium difficile Infection“, Thomas J. Louie et coll., New England Journal of Medicine, 3 février 2011, résumé de l’étude

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