Jean d’Ormesson : Malcy, cette autre femme avec laquelle il a mené une double vie

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L’écrivain Jean d’Ormesson a partagé une partie de son existence entre deux femmes. Françoise, son épouse, et Malcy Ozannat, son éditrice.

L’amour aura été la grande affaire de son existence. « Peut-être la seule », a un jour glissé, l’œil bleu et malicieux, Jean d’Ormesson à Sophie des Déserts. L’écrivain a choisi la journaliste comme ultime confidente. De ces entretiens, accordés sur plusieurs années, est née la très intime biographie Le dernier roi soleil (Fayard). On y découvre un homme qui a fait de la phrase de Maupassant sa maxime: « L’amour n’est pas seulement un sentiment, mais un art ». Jean d’Ormesson n’a-t-il pas aimé et été follement aimé par deux femmes ?

Son mariage avec Françoise aura duré presque une vie entière. Son histoire avec Malcy Ozannat, moins connue du grand public, est tout aussi centrale. L’édition des textes de l’écrivain dans la Pléiade, l’une de ses plus grandes fiertés, en témoigne. Dans l’appendice de cet ouvrage, qui recense les grands moments de sa vie, apparaît la mention « 1974, rencontre avec Malcy Ozannat ».

La toute jeune femme, fille du ministre gaulliste Olivier Guichard, protégée de Simone Gallimard, était alors une prometteuse attachée de presse, passionnée de journalisme et de littérature. Ils se retrouvent dans un petit appartement que loue Jean à deux pas de l’avenue Montaigne. Leur osmose induit le travail et en quelques années, cette femme de lettres devient sa très précieuse éditrice. «Malcy peut être très sévère, a confié l’académicien à Sophie des Déserts, quelque temps avant sa disparition. Parfois, elle me dit que c’est nul, que je vais me ridiculiser. »

Dès sa première rencontre avec la jeune femme au regard clair, Françoise d’Ormesson a senti le danger. C’était lors d’un dîner qui réunissait chez elle le monde de l’édition. L’épouse comprend vite qu’il ne s’agit pas cette fois de l’une de ses amourettes éphémères, auxquelles l’a habitué son mari. Vingt ans durant, elle ignorera Malcy.

Avec Malcy, la vie est légère et profonde. Leurs escapades en Grèce ou en Italie le comblent. Il a besoin de l’appeler chaque matin au lever du soleil et chaque soir avant de se coucher. « Entre nous, confiera l’éditrice à l’auteure du Dernier roi soleil, cela relevait de l’évidence. Les choses importantes n’avaient pas forcément besoin d’être dites. Pour deux êtres qui se parlaient sans cesse, il y avait beaucoup de silence, de communication non verbale. On se comprenait. Voilà tout. »

Quarante ans après leur rencontre, il lui rendra un touchant hommage dans son livre Je dirai malgré tout que cette vie fut belle. « Malcy est entrée dans ma vie. Elle ne l’a plus quittée. Elle l’a changée et élevée. Je l’ai aimée, admirée, vénérée. Et je l’aime, je l’admire et je la vénère toujours. » Françoise d’Ormesson a elle aussi appris à aimer Malcy Ozannat, après vingt ans d’indifférence, l’épouse de l’écrivain a associé l’éditrice à l’intimité du clan. Les deux femmes ont partagé des vacances avec l’écrivain en Corse, en Grèce ou aux Indes. Elles ne faisaient qu’une aux Invalides, pour les adieux nationaux au sémillant académicien.

Retrouvrez l’intégralité de notre grand portrait consacré à Jean d’Ormesson, dans le magazine Gala, en kiosque ce mercredi 2 janvier 2019.

Crédits photos : Bestimage

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